Retournement des morts ou sorte de deuxième enterrement, le famadihana n’est ni une cérémonie triste ni une fête privée… Il s’agit de fournir au(x) défunt(s) un nouveau linceul pour le réchauffer et lui montrer qu’on ne l’oublie pas !
« Le mort n’est vraiment mort que lorsque les vivants l’ont oublié ! » Proverbe malgache
La date est fixée par le mpanandro (devin). Le jour choisi, on commence par une cérémonie dans le village de la famille : rappel de la vie du défunt, bénédiction des descendants, repas offert à tout le village. Ensuite, tout le monde se rend en un joyeux cortège chantant et dansant jusqu’au caveau, creusé à même la terre, dont on extrait le corps. On en profite parfois, comme sur ces images, pour sortir tous les autres corps… Ensuite, on enveloppe le(s) corps dans de nouveaux linceuls tout en lui chantant des chansons, en dansant et en le portant à bouts de bras pour qu’il participe à SA fête ! S’en suit une nuit de fête et de danses qui ne cesse qu’au lever du soleil : vient alors le moment de remettre le mort dans son nouveau tombeau, accompagné de cadeaux (miel, tabac, alcool,…). Au cours de cette cérémonie, l’alcool coule à flots, les vendeurs ambulants suivant l’intégralité du cérémonial. C’est également une fête qui coûte une fortune aux descendants (achat de nourriture, parfois un zébu entier, rhum, location de l’orchestre) : on économise souvent une année entière pour acheter tout le nécessaire ou s’offrir le voyage jusqu’à son village. Ne pas venir à un famadihana est inconcevable…
Arrivés dans le village par hasard, nous sommes surpris d’être invités à participer. « Vous êtes les bienvenus; les vahiny (hôtes étrangers) sont de bon augure ! »
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